le d’jeuns, le Net et l’identité numérique

Rencontre au lycée Anna JudicJ’ai eu la chance de participer vendredi 11 mai à une rencontre sur le thème du lien entre réseaux sociaux et recherche d’emploi, organisée par Yves Jacquot (Pays Auxois-Morvan) en collaboration avec la « mon » Espace Numérique Professionnel (oui je suis possessif…) et Azéline du Pij de Semur. Dans les locaux du Lycée Anna Judic, nous avons rencontré 4 classes de niveau 1ère/terminale (environ 80 personnes) pour expliquer l’importance de l’image « numérique » aujourd’hui dans le cadre du démarrage d’une vie professionnelle. Sans faire un compte rendu exhaustif de la journée, qui a été très riche, j’aimerai partager quelques éléments notables sur le comportement numérique des « d’jeuns » avec lesquels nous avons discuté. N’y voyez pas une étude à caractère exhaustif mais plutôt des branches de comportements à avoir en tête, par des personnes qui arrivent dans les entreprises.

Les outils utilisés

Tout le monde est sur Facebook, c’est la donnée de base. Une seule personne dans la journée nous a affirmé n’avoir pas de compte « par conviction ».

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Facebook est la lumière 🙂

Pour les autres réseaux, c’est assez clairsemé … Certains sont sur des sites ou des forums liés à des passions (foot, sport, cuisine, etc.) mais ils sont assez peu actifs. On les retrouve plutôt sur des plateformes comme Youtude ou Deezer pour consommer de la vidéo et de la musique.

Sur toutes les classes, une seule personne alimente un blog sur Skyblog, après avoir fait un grand ménage sur sa présence en ligne. Elle l’utilise exclusivement pour partager des photos avec sa famille. Bref, « Skyblog et Myspace c’est ringard », « Charle de Gaulle était sur MSN ? » et je vous passe d’autres phrases de ce type 🙂 Facebook est juste un ras de marais complet et absolu qui a tout chassé de son territoire !

Quand on rentre dans la catégorie des réseaux un peu plus professionnels (LinkedIn, Viadeo) ou les sites de recherche d’emploi (doyoubuzz, easyCV, monster, regionjobs, etc.) c’est le désert complet ! Dans la journée, une seule personne avait un CV en ligne. Là, il y du boulot pour tous les organismes qui aident à la construction de CV !

Les usages 

Sur Facebook, on reste dans des usages personnels « classiques » centrés sur les discussions entre amis. Dans la très grande majorité, les personnes sont présentes sous leur vrai nom et donnent finalement peu d’éléments personnels (mais c’est juste une impression). Les paramètres de confidentialité sont connus mais très inégalement exploités. De même, la gestion des amis est très hétérogène. Environ 30% des personnes connaissent tous leurs contacts personnellement et filtrent toutes les demandes. J’ai noté que se sont quasi exclusivement des filles, qui ne veulent pas être suivi par « du gros lourd ». C’est général, les filles sont clairement plus prudentes que les garçons dans leur vie numérique.

Globalement, ils sont tous plutôt au courant de la conséquence d’une publication sur un réseau social. Sans dire qu’ils gèrent leur identité numérique, ils font quasiment tous attention à « catégoriser » l’information : « je publie un truc à destination d’un groupe de personne dont je maîtrise à peu prés les contours ». On reste dans l’ « à peu prés » …

Par contre, moins de 50% des personne ont essayé de taper leur nom sur Google pour voir ce qu’il en ressortait et potentiellement, ce qu’un futur employeur pouvait voir d’eux ! Quand on a parlé de ça, on a vu arriver pas mal de questions et, je m’avance peut être un peu, un début de prise de conscience du problème. Pour faire simple, comme ils sont tous quasi exclusivement sur Facebook, c’est leur activité sur cette plateforme qui donne une première image d’eux. « Bordel, c’est flippant » … comme j’ai entendu 🙂

Mobile et Pause Numérique

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Pas de pause numérique pour les jeunes

Je reviens sur le thème de la pause numérique qui m’est cher depuis quelque temps, merci Fadhila Brahimi 🙂 80% des personnes utilisent Facebook sur leur smartphones connectés. « Ils ont un téléphone greffé dans la main » comme nous le disent les profs ! Les élèves sont aussi d’accord la dessus et certains nous ont même dit que « c’était peu être un peu trop… » Comme quoi, Il est possible d’être « addict » et conscient de cela 🙂

Sans porter de jugement de valeur, nous sommes clairement loin de la pause numérique pour les personnes rencontrées … En général cette connexion permanente vient en complément des « relations sociales classiques de récréation ». Logiquement, cela crée une exclusion des jeunes sans connexion, à la maison ou en mobilité.

Un bilan ?

photo-libre.frNon en fait, je n’ai pas vraiment de bilan ou de conseil à la fin de ces rencontres. Cela conforte la vision que les différentes études nous donnent des 16-20 ans aujourd’hui. L’hyper-connexion est là, complétée par une notion de gestion de la présence en ligne. On en est pas encore à la conscience de sa propre identité numérique et au fait qu’elle peut nous servir dans la vie professionnelle … on n’en est pas loin 🙂 un petit peu d’accompagnement et c’est bon. Au boulot !

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4 commentaires pour “le d’jeuns, le Net et l’identité numérique

  1. Merci pour ton témoignage instructif. Lorsque tu abordes, notamment à la fin de ton article, le peu de concience de ces jeunes d’avoir à gérer une identité numérique, je pense que c’est tout à fait normal. Il ne faut pas les pousser trop vite vers des notions qu’ils maîtrisent mal, même en dehors du champ numérique. Ces ados ont 16-18 ans : ils sont à une période où ils ne savent pas forcément bien quelle est leur identité réelle, physique et morale, alors c’est un peu délicat pour construire une idenité « numérique ».

    D’autre part, tu constates qu’ils ne sont pas du tout présent sur les réseaux pro type Linkedin ou Viadeo. C’est tout de même un peu délicat à cet âge de se créer un vrai CV, quand on a pas encore d’expérience professionnelle, pour beaucoup aucun stage à son actif et même pas encore de diplôme !

    Mais je pense que la sensibilisation par des professionnels comme toi, en contact permanent avec les entreprises, est indispensable pour leur donner des clés. Ils s’en serviront (j’espère !) plus tard.

  2. Bonjour Agathe,

    Merci pour ton commentaire. Pour compléter mon propos par rapport à tes remarques, la plupart de ces jeunes (plutôt 17-20) ont déjà des stages dans leur CV. Ils sont dans un cursus professionnel et certain seront sur le marché du travail en juillet. D’ailleurs ils ont tous un CV papier. C’est pour cela que je suis un peu surpris d’en trouver si peu avec des CV numériques. Soyons clairs, les personnes et institutions qui les accompagnent dans la démarche CV ne sont certainement pas sensibles au sujet.

    Quand à l’identité numérique, ils en ont bien une quoi qu’il arrive ! Et clairement ils en ont conscience. Nous n’avons fait que leur montrer que cette dernière ne s’arrêtait pas aux portes du lycée… A ça a été pour certain une drôle de surprise 🙂

  3. Oups j’ai oublié de revenir pour te poster un commentaire.
    1/ Merci pour la mention
    2/ Ravie La pause digitale fait son petit chemin depuis le TEDxMulhouse 😉
    3/ Bravo pour ton investissement et ta générosité !
    A bientôt Gregory

  4. Merci pour ton commentaire Fadhila ! Je ne te redirai pas une fois de plus que ta pause digitale m’a marqué et que je suis en train de l’expérimenter personnellement. J’essaye aussi d’en parler avec les gens que je croise pour qu’ils prennent conscience de notre manque de recul.

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