La réalité virtuelle est-elle la fille de la science fiction et du progrès technique ?

J’ai lu avec grand plaisir le livre de Thomas Michaud, « La réalité virtuelle: De la science-fiction à l’innovation » publié aux éditions L’Harmattan, qui nous présente l’importance de la science-fiction dans les développements des technologies de réalité virtuelle (et augmentée) depuis toujours. Je crois que je connais quasiment toutes les références (romanesques) citées dans le livre, comme quoi il n’y a pas de hasard 🙂 Si l’ouvrage est plutôt destinés aux professionnels et même à mon avis aux chercheurs et aux étudiants en sciences économiques et sociales, il est particulièrement intéressant d’y trouver les fondements romanesques du développement des technologies immersives des années 2000 et 2010. Les techniciens et les ingénieurs sont bercés d’histoires qui leur donnent des idées et, ensuite, sont souvent les cautions « scientifiques » d’autres récits. C’est peut-être en en penchant sur cette suite d’histoires qu’on peut entrevoir le(s) futur(s) !

Sans entrer dans les détails de l’ouvrage, vous trouverez dans le chapitre 1, toutes les références examinés par l’auteur et une description des anticipations autour des technologies immersives. Il est intéressant de se rappeler que le sujet est traité depuis plus de 50 ans (avant le courant cyberpunk) et que, depuis la fin du siècle dernier, le lien entre les entreprises technologiques et les récits de science-fiction se sont faits de plus en plus importants. Neal Stephenson n’est-il pas aujourd’hui le « Chief Futurist » de Magic Leap ? Si l’imaginaire a toujours été un puissant vecteur de vente, il devient également ici un puissant vecteur de motivation interne.

Neal Stephenson

Un autre point intéressant noté par l’auteur et qui m’a toujours étonné : les récits où apparaissent les technologies immersives sont très souvent dystopiques alors que le discours ambiant (en tout cas porté par les entreprises de la Valley) est lui techno-positif. Faut-il y voir une sorte d’équilibre ?

Les deuxième et troisième parties sont focalisées sur des sujets particuliers, l’analyse du mouvement cyberpunk et les développements des casques de réalité virtuelle. Elles donnent une consistance particulières aux liens dont je parle ci-dessus entre les inventeurs des technologies et les récits imaginaires à propos de leurs usages. L’imbrication est si profonde qu’on se demande parfois qui est à l’origine de quoi ! La discussion autour de la figure du hacker/pirate/cowboy est en particulier très intéressante.

La dernière partie est plus technique et théorise toutes les parties précédentes en introduisant des technotypes. J’avoue que je manque de culture en sciences sociales pour bien la comprendre !

Comme le rappelle l’auteur, la science-fiction n’est pas une prévision du futur mais DES futurs possibles en lien avec les technologies qui se développent aujourd’hui. Elle est donc condamnée non pas à nous dire ce qui va se passer dans XX années mais à nous forcer à réfléchir sur le chemin que nous voulons suivre. Avec les technologies immersives, les choix ne sont pas simples car ils demandent de s’interroger sur notre relation à la matière, à la réalité et par conséquent aux corps. Sacré programme !

Bref, courez lire le livre de Thomas Michaud et ensuite, venez échanger sur la manière dont vous voyez l’Avenir 🙂

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